La douleur de hanche chronique du patient jeune doit faire évoquer le conflit fémoro-acétabulaire (CFA), surtout si le patient est sportif et surtout si cela dure depuis longtemps et que de nombreux autres diagnostics ont été évoqués comme la tendinite, les déchirures musculaires à répétition, la pubalgie, les problèmes d’adducteurs.
Cette maladie est maintenant bien connue, et ceci, surtout depuis que la chirurgie sous arthroscopie de la hanche s’est développée.
Il faut, pour que cette maladie se développe et devienne douloureuse que le jeune sportif concerné ait une petite anomalie anatomique au niveau de sa hanche : soit au niveau du col du fémur (le plus souvent ), soit au niveau de son bassin (rétroversion de l’acétabulum).
Sans la pratique du sport et notamment sans la répétition des mouvements de flexion de hanche, de telles anomalies anatomiques ne donneraient pas de douleur.
En plus de la douleur qui est gênante, cette maladie a pour conséquence de conduire à une dégradation progressive de l’articulation avec apparition d’arthrose précoce (le cartilage qui s’abime s’appelle l’arthrose) et avec déchirure du ménisque de la hanche. Au bout de quelques années, si le sportif résiste à la douleur et continue son activité , l’arthrose se constitue donc et il deviendra inexorable de mettre en place une prothèse. Ceci est alors un échec pour la médecine car une prothèse de hanche mise en place très précocement dans la vie conduira à l’arrêt du sport de haut niveau et conduira au bout de 20 ans environ à un changement de cette prothèse de hanche qui est une opération risquée et dont les résultats sont souvent décevants.
Il est donc clair qu’il faut tout faire pour éviter d’en arriver là, il faut donc éviter que l’arthrose se constitue. Pour cela il faut opérer les conflits fémoro-acétabulaires chez les patients qui veulent continuer de pratiquer leur sport.
Quand le conflit fémoro-acétabulaire est lié à une anomalie du col du fémur, on appelle cela l’effet « came », lorsqu’il s’agit d’une anomalie du bassin, on parle d’effet « pince ».
Pour simplifier les explications on ne montrera et parlera ici, que de l’effet came car il est beaucoup plus fréquent que l’effet pince.
Vidéo de chirurgie de la hanche : conflit fémoro-acétabulaire de hanche sous arthroscopie – Effet Cam
(attention certaines images sont à éviter pour les personnes sensibles)
Le but de l’intervention chirurgicale est d’enlever l’anomalie (l’effet came) située sur le col du fémur et d’empêcher ainsi que cette « bosse » d’os ne vienne, à chaque mouvement abîmer l’articulation de la hanche en créant ainsi des douleurs.
Cette intervention peut se faire en ouvrant largement la hanche, en opérant par voie mini-invasive ou en utilisant la technique la moins traumatisante, à savoir l’arthroscopie qui utilise des instruments adaptés qui sont introduits par deux petites incisions comme pour l’arthroscopie du genou qui est plus connue et plus répandue.
Cette opération se fait le plus souvent en ambulatoire, la marche est autorisée dans les suites avec deux cannes béquilles par précaution pendant quelques jours; la reprise du sport est par contre très progressive et l’on peut rarement espérer une récupération au meilleur niveau avant 3 à 6 mois, ce qui est une période longue mais obligatoire.
Si l’on veut comparer cette opération de la hanche à la chirurgie du genou sous arthroscopie, c’est l’opération du ligament croisé qui se rapproche le plus, en terme de temps nécessaire avant reprise du sport.